svp aidez moi j'aise devoir pour le lindi je dois repondre aux questions du texte Parcours 1 Se chercher se construire Ecrire
Question
Ecrire pour s’interroger sur le passé
Je n'ai pas de souvenirs d'enfance. Jusqu'à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes : j'ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six ; j'ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans. En 1945, la sœur de mon père et son mari m'adoptèrent.
Cette absence d'histoire m'a longtemps rassuré : sa sécheresse objective, son évidence apparente, son innocence, me protégeaient, mais de quoi me protégeaient-elles, sinon précisément de mon histoire, de mon histoire vécue, de mon histoire réelle, de mon histoire à moi qui, on peut le supposer, n'était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente ?
« Je n'ai pas de souvenirs d'enfance » : je posais cette affirmation avec assurance, avec presque une sorte de défi. L'on n'avait pas à m'interroger sur cette question. Elle n'était pas inscrite à mon programme. J'en étais dispensé : une autre histoire, la Grande, l'Histoire avec sa grande hache, avait déjà répondu à ma place : la guerre, les camps.
Je ne sais où se sont brisés les fils qui me rattachent à mon enfance. Comme tout le monde, ou presque, j'ai eu un père et une mère, un pot, un lit-cage, un hochet, et plus tard une bicyclette que, paraît-il, je n'enfourchais jamais sans pousser des hurlements de terreur à la seule idée qu'on allait vouloir relever ou même enlever les deux petites roues adjacentesqui m'assuraient ma stabilité. Comme tout le monde, j'ai tout oublié de mes premières années d'existence.
Mon enfance fait partie de ces choses dont je sais que je ne connais pas grand-chose. Elle est derrière moi, pourtant, elle est le sol sur lequel j'ai grandi, elle m'a appartenu, quelle que soit ma ténacité à affirmer qu'ellene m'appartient plus. J'ai longtemps cherché à détourner ou à masquer ces évidences, m'enfermant dans le statut inoffensif de l'orphelin, de l'inen-gendré1, du fils de personne. Mais l'enfance n'est ni nostalgie, ni terreur, ni paradis perdu, ni Toison d'Or-, mais peut-être horizon, point de départ, coordonnées à partir desquelles les axes de ma vie pourront trouver leursens. Même si je n'ai pour étayer mes souvenirs improbables que le secours de photos jaunies, de témoignages rares et de documents dérisoires'Je n'ai pas d'autre choix que d'évoquer ce que trop longtemps j'ai nommé l'irrévo¬cable4 ; ce qui fut, ce qui s'arrêta, ce qui fut clôturé : ce qui fut, sans doute, pour aujourd'hui ne plus être, mais ce qui fut aussi pour que je sois encore.
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Mes deux premiers souvenirs ne sont pas entièrement invraisemblables, même s'il est évident que les nombreuses variantes et pseudo-précisions que j'ai introduites dans les relations5 - parlées ou écrites - que j'en ai faites les ont profondément altérés6, sinon complètement dénaturés.
Le premier souvenir aurait pour cadre l'arrière-boutique de ma grand - mère. J'ai trois ans. Je suis assis au centre de la pièce, au milieu des journaux yiddish éparpillés. Le cercle de la famille m'entoure complètement : cette sensation d'encerclement ne s'accompagne pour moi d'aucun sentiment
d'écrasement ou de menace ; au contraire, elle est protection chaleureuse, amour : toute la famille, la totalité, l'intégralité de la famille est là, réunie autour de l'enfant qui vient de naître (n'ai-je pourtant pas dit il y a un instant que j'avais trois ans ?), comme un rempart infranchissable. [...]
La scène tout entière, par son thème, sa douceur, sa lumière, ressemble pour moi à un tableau, peut-être de Rembrandt ou peut-être inventé. [...]
G. PEREC, W ou le souvenir d'enfance, © Denoël, II et IV, 1975.
Pour vous guider (surlignez dans le texte les informations et reprenez les conclusions que vous en tirez sur votre feuille)
1. « Je n'ai pas de souvenir d'enfance » : comment l'auteur explique-t-il cette phrase ? Développez et organisez votre réponse.
2. Quelle image l'auteur emploie-t-il à propos de l'Histoire ? Qu'évoque cette image ?
3. Par quels moyens l'auteur a-t-il accès à ses souvenirs ? Relevez des mots et expressions à l'appui de votre réponse.
4. Quel est le premier souvenir de l'auteur ? Quels sensations et sentiments y associe-t-il ?
5. Selon l'auteur, quel rôle l'enfance joue-t-elle dans la vie d'un individu ? Expliquez.
6. Comment qualifieriez-vous le ton du texte : neutre ou plein d'émotion ? Quel effet produit-il sur vous ? Expliquez.
1 Réponse
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1. Réponse rebeccarebecca
1° Son souvenir d'enfance se résume a une citation d'evenement, de faits vecus comme une sorte de chronomogie qu il enumere.
C 'est une affaire entensue car pour lui il l affirme avec assurance il revendique ne pas avoir de souvenirs;
4° Son premeir souvenir se situe dans un cadre familial et aussi rassurant puisque c 'est l arriere boutique de sa grand mere.
Il se sent en sécurite entoures de sa famille entoures d etres qui l aiment .
Il ressent l amour que sa famille lui portent il se sent protege, il se sent etre au centre du monde car ils sont tous autour de lui et il est donc heureux;
5° je reprend le texte l enfance est le point de depart coordones a partir desquelle.....
l enfance determine l avenir du futur adulte , selon qu 'elle ait ete heureuse trste ou maltraitante , elle joue un role capital pour notre futur;
6° On ressent beaucoup d 'emotion de la part de l auteur surtout lorsqu il decrit les moments de bonheurs intenses vecus pres de sa famille, on ressent sa nostalgie et sa peine lorsqu il evoque le deces de ses parents.
on comprend a demi mot qu il assistait a la guerre et a ses desastres